Un
diamant synthétique (aussi appelé
diamant de synthèse ou
diamant de culture) est produit en utilisant différentes techniques physiques et chimiques, visant à reproduire la structure des
diamants naturels.
Les diamants synthétiques sont actuellement (janvier 2006) vendus à des prix de 10% à 50% inférieurs à ceux des diamants naturels. Leur production annuelle atteignait 3 milliards de carats (600 tonnes) et un montant d'un milliard de dollars, à comparer aux 130 millions de carats (26 tonnes) de l'extraction minière.
Histoire
Les joaillers préfèrent vendre un produit de luxe, donc rare, et loin de vouloir en accroitre la quantité disponible, ils ont fait de gros efforts pour éviter que les pierres de synthèse s'implante sur le marché. En revanche,
l'industrie apprécie les matériaux durs, comme le diamant (le
Carbure de silicium, le carbure de tungstène, etc.). La synthèse de diamant fut l'une des voies explorées dans cette recherche de matériaux durs.
En 1892, Henri Moissan a mis au point le four électrique à arc permettant d'atteindre de hautes températures (jusqu'à 3500 °C), et a démontré théoriquement la possibilité de synthétiser du diamant. Il chauffe du charbon avec du fer, et impose un refroidissement rapide, provoquant la contraction du fer, et donc la production de l'énorme pression nécessaire à la fabrication de diamant. L'expérience de Moissan ne semble pas avoir été concluante, mais elle fut réussie par Ruff en 1917 (les diamants produits étant tout petits, le maximum atteint n'étant que de 0,7 mm), puis par le Dr. Willard Hersey en 1926.
L'histoire ne reprend que le 16 février 1953 à Stockholm en Suède, lors du projet QUINTUS de l'entreprise d'électricité ASEA. La technique, conçue par Baltzar von Platen et le jeune ingénieur Anders Kämpe, sera gardée secrète. Un an plus tard, General Electric répète l'opération et publie ses résultats dans le magazine Nature. C'est à cette date qu'est officiellement reconnue la création du premier diamant synthétique.
A la fin des Années 1950, De Beers ainsi que les Russes et les Chinois débutèrent la fabrication de diamants synthétique pour l'industrie. Cela eu pour conséquence de faire chuter la valeur des diamants naturels destinés à l'industrie.
La première véritable utilisation des diamants de synthèse en joaillerie débute vers le milieu des Années 1990. Aujourd'hui (janvier 2006), principalement deux entreprises se partagent le secteur :
Gemesis a été créée par Carter Clarke, après sa découverte des installations russes durant l'été 1995. Depuis, Gemesis améliore la technique High pressure, high temperature (HPHT), qui a été développée en Russie. Apollo Diamonds pour sa part utilise la technique Chemical vapor deposition (CVD), découverte par son fondateur, Robert Linares, en 1996.
Techniques
High pressure, high temperature
La technique HPHT (en
Français Haute pression, haute température) consiste à faire un mélange de carbone (sous une forme abondante) et de métaux de transition (qui feront office de solvants) et à soumettre le tout à une très haute pression (environ 58 000
atmosphères) et température (environ 1 400°C). La formation du diamant se fait alors par germination et croissance. Dans la méthode du gradient de température, un germe de diamant est inséré dans le réacteur avant la réaction.
Cette technique ne produit pour l'instant que des diamants de couleurs (jaune, orange, rose et bleu), qui ne sont pas purs.
Plusieurs entreprises, comme LifeGem ou Algordanza, utilisent cette technique pour réaliser des diamants composés du carbone issus des cendres de la Crémation.
Chemical vapor deposition
La technique CVD (en français
Dépôt chimique en phase vapeur) créée des couches de diamant. La méthode est de placer une couche de silice ou de diamant dans une chambre où règne une pression d'un dixième d'atmosphère. De l'
Hydrogène et du
Méthane sont alors injectés et chauffés par des
micro-ondes. Les deux gaz se transforment en
plasma et "tombent" sur le substrat, formant une couche de diamant qui croît avec le temps (environ 0,5 mm par jour), dans laquelle seront taillés des petits diamants. Les couches peuvent également servir telles quelles pour l'industrie.
Cette technique produit des diamants bien plus purs que ceux qui sont obtenus avec la HPHT.
Différence avec les diamants naturels
Actuellement (janvier
2006), il est assez difficile de faire la différence entre un diamant synthétique et naturel. Le géant du diamant naturel
De Beers, développe plusieurs techniques pour détecter ces nouveaux diamants.
Une de ces techniques est de détecter la forme de croissance du diamant, qui n'est pas la même que dans la nature. Ainsi, les diamants obtenus par la méthode HPHT créent des secteurs de croissances en forme de cubes. Certaines formes d'impuretés ne sont également pas présentes dans la nature.
La méthode CVD par contre, produit des diamants plus difficilement différentiables des diamants naturels, car étant très purs, les impuretés et les zones de croissance cubique sont moins distinguables. Cependant, la pureté quasi parfaite des diamants produits par la méthode CVD peut être un indice, induisant ainsi de la méfiance quant à l'origine du diamant.
Appellation en France
En
France, l'usage commercial pour de tels diamants oblige les vendeurs à utiliser le terme "synthétique", de manière à ne pas tromper le client.
Voici un extrait du Décret 2002-65 du 14 janvier 2002 relatif au commerce des pierres gemmes et des perles :
« Art. 4 : Les qualificatifs suivants complètent respectivement la dénomination des matières et produits mentionnés ci-dessous :(...)
- "synthétique" pour les pierres qui sont des produits cristallisés ou recristallisés dont la fabrication provoquée totalement ou partiellement par l'homme a été obtenue par divers procédés, quels qu'ils soient, et dont les propriétés physiques, chimiques et dont la structure cristalline correspond pour l'essentiel à celles des pierres naturelles qu'elles copient;
(...)
L'emploi des termes : "élevé", "cultivé", "de culture", "vrai", "précieux", "fin", "véritable", "naturel" est interdit pour désigner les produits énumérés au présent Article. (...) »
Notes et références de l'article
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes